Tribune libre, sur « travail et émancipation »

Fabrice Canet, Secrétaire général de l’UD-CGT de l’Ain,
responsable du comité confédéral CGT travail et émancipation

a publié une tribune très passionnante dans l’Humanité du 20 février.

Elle n’est pas en accès libre, la presse doit vivre,
mais comme nous sommes nombreux ici à être abonnés à l’Huma, ,
je suppose qu’on ne m’en voudra pas de la recopier ici.

[quote= »Fabrice Canet »]tribune libre: un défi encore à relever.
Démocratie, si nous parlions du travail !
Mercredi, 20 Février, 2019
https://www.humanite.fr/tribune-libre-un-defi-encore-relever-democratie-si-nous-parlions-du-travail-668174

Par Fabrice Canet Secrétaire général de l’UD-CGT de l’Ain, responsable du comité confédéral CGT travail et émancipation

Le débat engagé autour du référendum d’initiative populaire ne manque pas d’intérêt. Il secoue une démocratie représentative à bien des égards en déphasage avec des attentes, des aspirations nouvelles, notamment de la part de certaines couches de la société. En cela nous sommes redevables aux gilets jaunes, malgré leurs contradictions. En tant que syndicaliste CGT, il semble cependant que ce débat fasse l’impasse sur le travail. Certes, objecteront certains, ce sujet est absent des revendications des gilets jaunes. Le travail n’est pas absent des échanges et préoccupations qui s’expriment, mais il est envisagé en termes de salaires, de protection sociale, d’imposition, de répartition (autant de dimensions revendicatives sociales et économiques très importantes), mais pas en termes de démocratie dans le travail.

Il est en quelque sorte entendu que cette question soit en dehors du débat public. Nous pensons qu’il est difficile de soustraire le binôme travail et démocratie d’une réflexion plus globale qui cherche à rapprocher les citoyens du pouvoir de décision afin qu’ils participent réellement à celui-ci. Le travail public ou privé (dans un mode d’organisation différent, encore que) constitue une grande partie de la vie, celles et ceux qui en cherchent le savent à leurs dépens. Le rapport que chacun d’entre nous entretient avec son travail conditionne pour une bonne part son comportement social. Ainsi, le sentiment de plus en plus partagé de compter pour peu de chose dans la maîtrise de son activité mine l’implication des travailleurs. La décision dont on parle beaucoup en ce moment leur échappe et ce quel que soit le contenu du travail immatériel ou pas.

La plupart soutiennent un intérêt pour leur travail mais, depuis quelque temps, une forme de lassitude, de découragement marque le climat social face à des injonctions de plus en plus déconnectées du travail réel.

Le travail est malade du système capitaliste qui le gouverne et, par contrecoup, les travailleurs en subissent les conséquences.

À nos yeux, il ne peut y avoir de coupures entre les différentes sphères qui organisent la vie en société. Agir pour revitaliser la démocratie en permettant aux citoyens d’exercer non seulement un pouvoir de contrôle mais aussi, et surtout, de décision est fondamental.

Le citoyen est la plupart du temps travailleur ou ancien travailleur. Tenter de favoriser son intervention dans la vie publique alors que, dans son travail, les décisions sont prises bien souvent sans aucune concertation, est une contradiction.

Au-delà, c’est considérer la vie publique en dehors du travail, or il y a un lien étroit entre la façon dont nous sommes considérés dans la vie professionnelle et la place que nous souhaitons avoir dans la vie publique.

Certes, selon la place que l’on occupe dans la société, cette vision des choses change. Il y a une reproduction des classes dominantes dans les lieux de pouvoir.

Parvenir à changer durablement cette injustice nécessite, à notre avis, de transformer les rapports de travail en libérant les capacités des travailleurs et en leur donnant les moyens démocratiques de l’exprimer.

Vaste débat duquel le patronat comme les pouvoirs publics se dérobent, alors que nous sommes précisément entrés dans un nouveau rapport à la démocratie impliquant toutes les sphères de la société dont le travail. Ce défi reste à relever !

[/quote]
J’y ajoute modestement quelques desidaratas
Dans le document final du 38ème Congrès du PCF, amendé, on lit

https://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/pcf/pages/3194/attachments/original/1543498276/746L_communistes_Congres-1.pdf?1543498276
[quote= ». »] À l’heure de la révolution informationnelle et numérique, l’intelligence partagée, le travail décloisonné entre des collectifs qui échangent en permanence est une exigence majeure contradictoire avec les stratégies de mise en concurrence des salariés et les exigences de rentabilité du capital. On le voit à la diversité des combats citoyens qui se multiplient, aux pratiques de co-élaboration et d’« agir ensemble »
qui connaissent un développement foisonnant dans l’économie sociale et solidaire,
dans des structures nouvelles (tiers lieux ou fablabs) ou encore dans le secteur associatif.[/quote]

 

J’ai eu un mal fou à trouver le lien du texte final, et en cherchant j’ai trouvé que, en 2014, la réflexion là-dessus était beaucoup plus avancée!

https://framablog.org/tag/communisme/?print=print-search

 

Alors 2 actualités sur les Fablabs par exemple
[quote= ». »]En avril 2019 LAB01 va lancer une formation  »
Référent numérique et médiation
 » avec les Bricodeurs, un collectif des professionnels du numérique engagés pour que l’expertise numérique soit au service de l’utilité sociale et le soutient de la Grande école du numérique
Pour relever ensemble le défi des métiers qui n’existent pas encore et vous informer sur le projet
https://openagenda.com/lab01/events/save-the-date-session-info-et-co-creation-sur-le-theme-imaginons-les-metiers-de-demain?lang= [/quote]
Ou encore, à la limite

[quote= ». »]https://www.ainpuls-cpme01.org/?fbclid=IwAR39lO719UU8YkXQpyNPc-Irgj774iJl85Ke_bkNj3Z7gl-v7dlnvsEOIY4
Basé sur « l’open innovation » et le « lean Startup »,
c’est-à-dire la collaboration et le partage libre des savoirs,
CPME de l’Ain propose aux entreprises un nouveau modèle de pensées et d’actions. [/quote]
J’ajoute un petit défoulement perso, histoire de dire que le salariat évolue et l’ubérisation hélas aussi. La démocratie restant une idée neuve…

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