Commentaire de Bruno CALATAYUD, candidat du Parti communiste Français sur la liste : OSEZ PERONNAS
Pour être candidat, j’ai été sollicité à la fois par Daniel Blatrix et par Yvan Lahaye, un partenaire du bureau de l’association « Le SEL Bressan », qui est également militant à GénérationS. La fédé a ensuite validé le principe. Je me suis retrouvé dans des réunions de rédaction du programme de la liste « Osez Péronnas 2020 », liste orientée à gauche (de par ses engagements) mais pas déclarée comme telle.
Les thèmes : démocratie participative, transition écologique, moyens pour l’école publique, culture pour tous, solidarité pour les démunis etc...
Compte tenu que j’ai intégré tardivement l’équipe, j’ai tout de même pu faire valoir mon point de vue sur certains items du programme. Mais sur les parcours et les professions de foi publiés des candidats, j’ai eu la surprise de voir les sigles CGT et PCF disparaître de mon CV ainsi qu’une partie de mon texte connoté communiste. La tête de liste, Pascal Fayard, m’a informé que c’était une forme d’éthique et que le PS (2 candidats) subissait le même sort. Le résultat n’a finalement pas validé cette stratégie : 32% soit moins 3% par rapport à 2014. J’avoue que la campagne a été organisée de mains de maître puisque nous avons pu visiter la plupart des foyers de Péronnas (ceux qui étaient là et nous ont ouvert, soit environ 60%) Le ressenti de ce porte à porte a été très positif pour ceux qui l’ont fait et bien accueilli par les péronnassiens. Mais le résultat électoral n’a été à la hauteur ni de l’investissement humain dans la campagne, ni du soutien ressenti chez les habitants. Une sorte de vote par procuration morale sans déplacement dans les bureaux de vote!
Le soir des élections, pour l’équipe de campagne, un bilan perspectif a été fait par les meneurs de la liste :
– mener des actions avec les 4 élus (sur 29) sur les thèmes de gauche défendus par la liste.
– réagir, en faisant appel à la population, aux futures décisions de la municipalité annoncées dans le programme.
Je suis intervenu, en tant que communiste, pour dire qu’il fallait :
– maintenir le groupe qui a fait la campagne.
– continuer des porte à porte réguliers.
– prévoir plusieurs diffusions de tracts rédigés collectivement pendant les 6 ans à venir.
– s’appuyer sur les associations qui défendent l’écologie, la solidarité et le partage pour élargir notre audience et avoir des alliés futurs.
Dans le feu de l’action, comme alliés, j’ai oublié de citer les syndicats revendicatifs. A noter qu’il y avait un dirigeant local de la CFDT dans la salle.
J’ai eu, pendant mon intervention et dans la suite de la discussion, un écho très positif, sur mon intervention, de plusieurs des colistiers.
MES COMMENTAIRES (qui vont bien au-delà des municipales) :
Les communistes (et sympathisants) de Péronnas ont intérêt à intégrer ce groupe pour travailler à une nouvelle forme d’union à gauche et de proximité : avec les partis du collectif mais aussi au delà des partis. Et notamment travailler avec les gens qui se battent au quotidien en construisant ou en soutenant des alternatives au système dominant.
C’est d’ailleurs une de mes convictions :
Continuer les rapprochements politiques (dont la limite, quand on n’est pas parti dominant, est la fragilité et le risque des stratégies déployées par les alliés, comme on l’a vu avec FI et plus encore avec le PS) mais rechercher aussi d’autres types d’unions.
A l’image du mouvement de fond international, dont la gauche aux USA, une nouvelle forme de militantisme, dont la pierre angulaire est l’anti-libéralisme, gagne du terrain. En France, cette tendance se manifeste davantage au niveau du tissu associatif que politiquement. Des mouvements alternatifs et écologiques, non constitués en parti, s’inscrivent dans cette perspective anti-libérale. Et ne désignent plus comme responsable la nature humaine mais bien le système capitaliste. Voir le journal : « L’age de faire »
Des initiatives individuelles et collectives, souvent basées sur la coopération, mettent en place concrètement des îlots innovants, sous diverses formes, aux antipodes de la logique capitaliste : coopératives agricoles ou commerciales, magasins de producteurs, AMAP, monnaies locales, banques éthiques, associations d’échanges hors du systèmes monétaire, fournisseurs d’énergies non polluantes en coopérative, logiciels libres etc…La liste est longue !
Il faut s’y intéresser, aller à leur rencontre, coopérer avec eux, s’inspirer de leur initiative. A mon sens, celles-ci préfigurent concrètement un modèle de société loin de la croissance et de la productivité* pour rechercher le bien être humain et la solidarité comme fondement de l’entreprise non capitaliste. Ces initiatives se développent et peuvent devenir un modèle et devenir dominantes pour transformer la société sans attendre le grand soir. Le mouvement communiste a abandonné le réformisme quand celui-ci a été pris en main par la social-démocratie. Ne faisons pas deux fois la même erreur. La révolution peut avancer sur les deux fronts que sont :
– la constitution de divers territoires acquis : ces nouveaux bastions ne peuvent pas seulement être les institutions élues (mairies, parlement etc.) mais aussi des modèles économiques installés comme cité plus haut mais aussi, par exemple, les services publics réinvestis du futur.
– la conquête, par le biais de l’union, avec et pour le peuple, du pouvoir politique et économique.
Bruno Calatayud
*Il faut se défaire de la vision productiviste et industrielle du socialisme, conséquence de l’impréparation des communistes russes au pouvoir économique dont ils héritaient,.